   
Guide Isover de la Qulaité environnementale des bâtiments
jan 2008
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Bâtiment et Environnement 
Les enjeux planétaires
1 - Le changement climatique
La planète se réchauffe. Les preuves sont indiscutables.
La Terre se réchauffe chaque jour un peu plus.
Il n’est
plus possible d’en douter : la planète se
réchauffe. Les météorologues ont chiffré de
+0,6°C à +0,7°C en moyenne
l’élévation des températures au cours du
XXème siècle. Cela peut sembler peu. Mais lorsque
l’on sait que deux degrés supplémentaires –
c’est-à-dire la fourchette basse des prévisions
établies pour 2100 par les scientifiques du Groupe
intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC),
réunis à Bruxelles en avril 2007- auront
déjà des conséquences dramatiques pour la vie sur
Terre… On n’ose envisager que les hypothèses les
plus pessimistes (jusqu’à +6,4°C dans l’un des 6
scénarios envisagés par les experts) puissent se
réaliser.
En attendant, 2005
a d’ores et déjà été
l’année la plus chaude jamais enregistrée.
Il y a urgence. Mais que faire concrètement ?
Oui, le réchauffement est bien dû à l’activité humaine
Pour la vaste
majorité des climatologues, il n’y a aucun doute possible
: les activités humaines jouent un rôle essentiel dans le
processus du réchauffement climatique.
L’accélération de la hausse des températures
observée depuis les années 1970, l’absence
d’autre cause plausible avancée pour expliquer les
variations enregistrées, le fait que les températures
augmentent plus vite la nuit que le jour , confirmant ainsi qu’il
s’agit bien d’un effet de serre qui joue même pour
l’hémisphère non exposé au soleil : pour
toutes ces raisons, les experts du GIEC attribuent à
l’activité humaine la responsabilité du
réchauffement planétaire. C’est pour eux sûr
« avec une probabilité supérieure à 90 %*
».
*
Déclaration des experts du GIEC du 29 janvier 2007 à la
conférence de Paris pour une gouvernance écologique
mondiale/dépèche du 02-02-2007
CO2 : deux tiers des émissions de gaz à effet de serre
Parmi les gaz
à effet de serre d’origine humaine, le gaz carbonique
– scientifiquement dénommé dioxyde de carbone ou
CO2 – représente à lui seul les deux tiers des
émissions. Il provient principalement de la combustion des
énergies fossiles : charbon, gaz naturel, pétrole. Sur la
base de l’analyse de la composition de « carottes »
de glace polaire ayant emprisonné l’air contemporain de
leur formation, on évalue à 30% l’augmentation de
la teneur de ce gaz à effet de serre dans
l’atmosphère terrestre depuis les débuts de la
révolution industrielle, en 1750. Les climatologues ont, par
ailleurs, mis en évidence sur des périodes longues de 150
000 ans, la corrélation directe entre l’augmentation de la
concentration en gaz carbonique de l’atmosphère et de
celle des températures sur terre.
Changer est une nécessité absolue
Si rien
n’est fait, les activités humaines continueront de
modifier la composition atmosphérique au cours du XXIème
siècle, et la concentration de CO2 atteindra en 2100 le triple
de ce qu’elle était avant l’ère industrielle.
Cette situation
est tout simplement impossible à envisager, compte tenu des
implications qu’un tel changement aurait sur les
équilibres de la planète.
« Les
preuves sont là et ne sont plus discutables. Personne ne pourra
plus agir de la même façon » a déclaré
Achim Steiner qui dirige le Programme de l’ONU pour
l’environnement (PNUE) lors de la présentation des
conclusions du rapport du GIEC à Bruxelles en 2007. Hervé
le Treut, climatologue au CNRS ayant participé aux travaux
résume quant à lui la situation simplement : « On a
le choix, a-t-il rappelé en présentant le rapport : un
avenir à forte consommation énergétique où
le climat sera difficile à maîtriser. Ou un avenir
où le changement sera plus maîtrisé. Face aux
évolutions du climat prévues par les différents
scénarios, le facteur premier sera le comportement humain.
»
Quelles sont les conséquences prévisibles du réchauffement climatique ?
L’homme a
modifié un équilibre délicat en conséquence
de son activité. L’enjeu environnemental est donc le
premier défi auquel il doit désormais faire face en
limitant l’impact de ses activités sur
l’environnement. L’effet de serre en lui-même
n’est pas négatif pour la planète. Bien au
contraire ! (voir encadré.) Mais en “fonctionnant trop
bien“, il nous expose à des conséquences qui
affecteront toutes les composantes du climat à
l’échelle mondiale. Or l’homme a
considérablement modifié son environnement en
émettant massivement des gaz à effet de serre (GES).
Outre le gaz carbonique, principalement dû à la combustion
des énergies fossiles pour satisfaire les besoins de transports,
ceux des bâtiments et de l’industrie ; le méthane
provenant des activités agricoles et aussi des décharges
; le protoxyde d’azote issu des engrais et de divers
procédés chimiques ; et les gaz fluorés –
utilisés notamment par les climatiseurs – contribuent
à modifier l’effet de serre naturel et induisent le
réchauffement climatique.
Les causes du réchauffement
L’augmentation
de l’effet de serre est une conséquence de
l’activité humaine : la première origine du
réchauffement actuel est l’accélération de
la demande énergétique depuis la Révolution
Industrielle et tout au long du XXème siècle.
Les combustibles
fossiles contribuent massivement au réchauffement de la
planète en déséquilibrant l’effet de serre
naturel dont nous bénéficions.
Lutter contre le
réchauffement pose donc un autre défi majeur : celui de
la gestion de ressources énergétiques
raréfiées, auquel nous serons prochainement
confrontés.
Encadré
Comment fonctionne l’effet de serre ?
Une serre est un
bâtiment couvert de vitres, laissant passer la lumière du
soleil et emprisonnant la chaleur apportée par ses rayons en
l’empêchant de se disperser dans l’air libre. Au sein
de l’atmosphère terrestre, il existe des gaz dits
“à effet de serre“ qui jouent exactement le
rôle des vitres dans notre exemple. Comme elles, ces gaz
n’empêchent pas une majorité de rayons solaires
d’arriver jusqu’à nous et, comme elles, ils
piègent la chaleur, en empêchant le rayonnement infrarouge
émis par le sol de repartir vers l’espace.
Les deux gaz
à effet de serre les plus importants, même s’il en
existe une trentaine recensés, sont parfaitement naturels et
sont présents depuis longtemps dans notre atmosphère. Il
s’agit de la vapeur d’eau et du gaz carbonique.
L’effet de
serre en lui-même est bénéfique pour la
planète. Sans le rôle régulateur de ces gaz, la
température moyenne de la Terre serait de –18°C,
contre 14 à 15°C actuellement.
Ce qui est
négatif et dangereux, c’est le risque d’emballement
de ce processus naturel. C’est justement cet équilibre qui
a été remis en cause par l’apport massif de CO2
dans l’atmosphère terrestre en conséquence des
activités humaines.
L’impact du réchauffement climatique
Le rapport Stern
(voir encadré) destiné à évaluer le
coût du réchauffement planétaire, prône une
approche internationale coordonnée pour combattre le changement
climatique. Il souligne que les efforts devront être
répartis équitablement entre pays riches et pauvres, et
suggère ainsi que les pays riches se chargent, d’ici
à 2050, de réduire leurs émissions de 60 à
80 % par rapport à 1990.
Lutter contre le
réchauffement planétaire offrirait par ailleurs de
nouvelles opportunités à l’industrie. Le rapport
Stern évalue le marché des produits à faible
dégagement de CO2 à au moins 500 Mds de $ par an
d’ici 2050.
Encadré
7 000 000 000 000 de dollars au soleil
7 trillions de
dollars- soit 5,5 trillions d’euros. C’est le coût
prévisible du réchauffement climatique pour
l’économie mondiale, si les gouvernements ne prennent pas
de mesures radicales dans les dix ans à venir. C’est en
tout cas, l’estimation faite à la demande du gouvernement
britannique par Sir Nicholas Stern, ancien chef économiste de la
Banque Mondiale. Ce dernier prévient également, dans son
rapport de 700 pages publié en 2007, que le nombre de
réfugiés, de victimes de la sécheresse ou
d’inondations devrait atteindre les 200 millions de personnes.
Selon le rapport
Stern, la stabilisation des gaz à effet de serre dans
l’atmosphère devrait coûter d’ici à
2050 1% environ du produit intérieur brut (PIB) mondial. Par
contre, si rien n’est fait on peut s’attendre à une
réduction de la consommation de l’ordre de 5 à 20%.
2 - La problématique énergétique
Un risque à l’échelle de la planète.
Le défi de la gestion énergétique
Au-delà des
modifications environnementales, un autre défi majeur se pose
à la planète : c’est celui de la gestion de
l’énergie. Selon l’IEA, l’agence
internationale de l’Énergie, la demande mondiale de
pétrole devrait en effet augmenter de 66 % dans les 30 ans
à venir.
À ce
rythme, à l’horizon 2100, les réserves
d’énergie connues et supposées –soit 4 000
Gigatonnes équivalent pétrole - seront
définitivement épuisées.
Nous entrons donc
pour la première fois dans un monde où la production
mondiale de pétrole ne s’ajustera plus à
l’évolution de la demande, comme ce fut le cas
jusqu’à aujourd’hui.
Cela implique
à l’évidence de repenser le développement
économique et la gestion énergétique à
l’échelle mondiale, car plus de 90 % de
l’énergie consommée à l’échelle
de la planète provient de carburants fossiles, non renouvelables
à court ou moyen terme.
Pétrole : 35 % Gaz : 21 % Charbon : 24 % Uranium : 7 %
Avec 4 200
Gigatonnes, le stock actuel supposé des réserves
d’énergie fossiles peut certes, sembler encore important.
Mais il est de toute façon limité dans le temps : au
mieux 20 à 40 ans de consommation pour le pétrole, 60 ans
pour le gaz, 400 ans pour le charbon.
L’extinction
programmée des réserves, la répartition
géographique inéquitable de la demande et des ressources,
poseront donc rapidement le problème de la
sécurité des approvisionnements, à un moment
où il faudra faire face à de prévisibles tensions
des prix de l’énergie.
À l’aube de tensions et de conflits prévisibles
L’analyse
des variations du coût du pétrole brut au cours des trente
dernières années ne laisse en effet guère de doute
quant aux conséquences à attendre de la
raréfaction de la ressource énergétique fossile :
tensions géopolitiques majeures et conflits sont à
prévoir. Outre un renchérissement du prix du
pétrole et du gaz, ces évolutions devraient notamment se
traduire par un déclin irréversible de la production de
pétrole aux Etats-Unis, avec le “peak-oil“ en point
de mire.
Cette expression
désigne le moment où la production mondiale de
pétrole va atteindre son niveau maximum, avant de
connaître un déclin progressif de l’exploitation. Le
groupe pétrolier Total estime la survenue de ce pic dans les 20
ans à venir, la production devant alors culminer à 105 ou
100 millions de barils/jour contre 82 millions de barils/jour
actuellement.
En attendant, le
cours du baril s’est largement maintenu au-dessus du seuil des 50
$ tout au long de l’année 2006.
La limite, nous la
connaissons : la planète ne peut vivre au-delà de ses
capacités. Pour que chaque homme vive au rythme actuel de
consommation, il nous faudrait trois Terres. Encore ne s’agit-il
là que d’une moyenne ! La permanence, et même
l’aggravation, du non développement économique et
social dans certains pays et zones géographiques laissent
augurer de risques politiques et sociaux qui viendront encore
compliquer la situation générale.
3 - L’enjeu environnemental et humain
Des conséquences majeures pour toutes les zones climatiques.
Quand l’effet de serre se modifie : les conséquences de l’excès de C02
L’effet de
serre naturel est positif pour la vie sur notre planète. Mais,
renforcé par l’apport de gaz massif directement lié
aux activités humaines, cet effet s’intensifie et induit
un réchauffement qui a déjà commencé
d’affecter notre vie quotidienne. Il n’est plus
désormais question des seules générations futures
: les enfants actuellement en maternelle auront à
s’adapter à ces évolutions prévisibles au
cours de leur vie.
Mais quelles
sont-elles vraiment ? Voici un aperçu des principales
conséquences auxquelles nous devrons faire face dans les
décennies à venir.
(source : isolons la terre contre le C02 Institut Pierre Simon Laplace)
L’accroissement des températures
La
température moyenne de surface devrait augmenter de 1,4 à
5,8 °C entre 1990 et 2100, soit un taux de réchauffement
bien plus important que les changements observés durant tout le
XXème siècle. Un phénomène d’une
ampleur sans précédent depuis au moins 10 000 ans, et qui
se déroule désormais à vitesse
accélérée : à l’échelle
d’un siècle, voir de quelques dizaines
d’années.
Ce
réchauffement n’est cependant pas uniforme sur
l’ensemble de la planète. Il devrait notamment
s'intensifier durant l'hiver dans les régions de hautes
latitudes de l'hémisphère nord. Dans certaines
régions septentrionales de l'Amérique et de l'Asie et
l'Asie centrale, le réchauffement pourrait être de 40 %
supérieur au réchauffement moyen de l'ensemble de la
planète.
La poursuite de la fonte des glaces
Les glaces de la
banquise comme de nombreux glaciers continentaux ou montagneux fondent
progressivement. Ce faisant, elles reproduisent à grande
échelle un phénomène que chacun peut observer en
posant la main sur une pierre blanche et sur une pierre sombre ayant
chauffé au soleil : la pierre sombre garde davantage la chaleur.
Sans neige, la terre se réchauffe plus vite. Le
phénomène peut s’emballer. Un récent rapport
de l’Artic Climate Impact Assessment (ACIA) met en
évidence une réduction de 10 % de la surface de la
Banquise durant les trente dernières années. À ce
rythme, elle aura totalement disparu en été d’ici
100 ans.
Des régimes de précipitation modifiés
La concentration
moyenne de vapeur d'eau dans l'atmosphère et les pluies
devraient augmenter au cours du XXIe siècle. Mais les
précipitations se répartiront de façon
irrégulière sur la planète. Première
conséquence : une augmentation de la fréquence des
phénomènes extrêmes comme les sécheresses,
les fortes précipitations ou les inondations.
On prévoit
un dérèglement probable de la mousson
d’été en Asie et un quart du continent africain
pourrait souffrir de graves pénuries d’eau en lien avec
une forte réduction des précipitations.
La hausse du niveau des mers et océans
L'élévation
prévue du niveau moyen des océans est estimée
entre 9 et 88 cm, selon les modèles, avec de grandes
disparités locales. Certains deltas, lagunes et régions
littorales sont directement menacés d’être
submergés, et en particulier une grande part de la frange
littorale française. Dans le Monde, on estime à 250
millions le nombre de réfugiés climatiques potentiels,
directement concernés par cette montée des eaux.
Des courants marins perturbés
La fonte massive
des glaciers du Groënland se traduit par un important apport
d’eau douce dans l’océan Atlantique Nord. Celui-ci
est suspecté de pouvoir, à terme, bloquer le Gulf-Stream,
ce courant marin chaud qui adoucit les hivers d’Europe du Nord.
Paradoxalement, le réchauffement planétaire induirait, en
stoppant ce courant marin, un refroidissement de l’Europe du Nord
avec de nombreux effets sur la faune et la flore marines et
l’exploitation des océans.
De nouveaux enjeux de santé publique
L’élévation
des températures favorisera une augmentation des maladies
infectieuses et parasitaires (paludisme, dengue, fièvre jaune
notamment). Les épidémies, dont la propagation est
facilitée par les moyens de transports modernes, risque
d’affecter des millions de personnes. Les risques de canicule,
comme celle qu’a connu l’Europe en 2003 seront
également multipliés.
La biodiversité en péril
Plantes et animaux
sont déjà affectés par le réchauffement
climatique. Les aires d’habitat changent, certaines floraisons
sont plus précoces. Dans l’hémisphère nord,
1°C d’élévation des températures se
traduit par un déplacement de 150 km vers le nord des
espèces acclimatées. Selon certains scénarios, on
estime à 1 million le nombre d’espèces qui
pourraient disparaître d’ici à 2050.
En France, ces changements impacteront directement
Les zones de montagne
Dans les Alpes
occidentales, l’augmentation du niveau des températures
pourrait être supérieure à la moyenne
française. La réduction de la couverture neigeuse
accroîtra la sécheresse estivale et le risque
d’incendie. On craint aussi des glissements de terrain et des
flux de boue et une modification de la faune et de la flore alpine.
Le tourisme
Manque
d’eau, disparition possible des plages de sable, diminution de
l’enneigement, freins mis au développement des transports
individuels sont autant de conséquences redoutées par
l’industrie du Tourisme. Mais les conséquences sont
à nuancer localement. Elles peuvent s’avérer
positives pour certains.
La santé
Le
réchauffement touche en priorité les personnes sensibles
ou fragilisées, comme l’a montré la canicule de
2003. Les experts prévoient ainsi un impact grandissant des
maladies cardio-vasculaires et cérébro-vasculaires, mais
aussi une fréquence accrue des maladies respiratoires, des
lithiases (calculs urinaires), des naissances
prématurées, des troubles psychiques. On redoute
également une augmentation du risque d’intoxications
alimentaires et de contamination par les systèmes de
climatisation (légionellose), ainsi qu’une plus grande
fréquence des maladies à vecteur. Par ailleurs, de
manière générale, la zone d’impact des
maladies tropicales devrait se déplacer vers le Nord.
Tous ces changements climatiques dus aux activités humaines persisteront pendant plusieurs siècles.
4 - Agir aujourd’hui pour demain
Défi
écologique, humain, énergétique : il y a urgence
à agir. Mais que faire concrètement ?
Des effets irréversibles
Le
caractère irréversible des effets climatiques liés
à l’augmentation des émissions de gaz à
effet de serre est avéré. Les rejets mondiaux de CO2 sont
actuellement de 350 à 360 parties par millions (ppm). À
l’horizon 2100 si aucune mesure n’entre en vigueur, nous
atteindrions des niveaux situés entre 540 et 970 ppm.
En agissant
aujourd’hui et en tenant compte de l’augmentation
croissante de la demande en énergie, on peut au mieux
espérer maintenir à l’horizon 2020 les niveaux
actuels d’émission.
Compte tenu de
l’inertie lié aux phénomènes en jeu,
même en prenant des mesures adaptées aujourd’hui,
l’humanité devra faire face à une augmentation des
températures pendant plusieurs années. Le retour à
l’équilibre originel du système, n’est quant
à lui envisageable qu’à l’horizon de
plusieurs siècles.
Encadré
Les puits de carbone : des alliés fragiles ?
La totalité
du gaz carbonique émis sur terre qu’il soit
d’origine naturelle ou humaine ne s’accumule pas dans
l’atmosphère. Une partie est en effet stockée dans
ce que l’on appelle les “puits de carbone“. Il
s’agit concrètement des océans, des sols, des
êtres vivants et principalement de la végétation.
Tous absorbent une partie du carbone émis. Ainsi, sur les 6
Gigatonnes émis annuellement par la combustion du pétrole
et du charbon -et dans lesquels la déforestation pèse
pour 1,5 Gt- la moitié environ est stockée dans les puits
de carbone. Certains scientifiques craignent cependant que les
changements climatiques en cours affectent la capacité des sols
et de la végétation à continuer de jouer ce
rôle régulateur. Si jamais les puits de carbone se
transformaient en source de carbone, comme cela a été
observé localement pour certains végétaux, on
pourrait alors assister à un emballement des gaz à effet
de serre, et donc du réchauffement climatique.
Source : ADEME/Gaz de France/Comité 21-la lutte contre les changements climatiques
Agir : réduire nos consommations et notre impact sur l’environnement et le climat
Peut-on
véritablement enrayer l’augmentation des émissions
de CO2 dans l’atmosphère ? Il est en tout cas possible
– et urgent – d’influencer le niveau des
émissions de CO2 en agissant sur notre maîtrise des
énergies renouvelables et la capture de CO2.
Maîtriser l’énergie
Tirant les
leçons d’un passé qui nous a fait consommer en un
siècle les réserves de carburants fossiles que la nature
a mis des milliards d’année à constituer,
l’enjeu est aujourd’hui de trouver des solutions efficaces
et pérennes permettant de consommer mieux en dépensant
moins.
Il nous faut pour
cela repenser à toute une série de gestes quotidiens :
rouler moins vite, éteindre les lumières inutiles, bien
isoler son habitation, utiliser des équipements ménagers
sobres en énergie. Une famille peut ainsi réduire
très sensiblement sa facture d’énergie en
appliquant quelques règles simples comme, par exemple, maintenir
le chauffage à une température de 19°C dans les
pièces à vivre, prendre une douche plutôt
qu’un bain, utiliser des lampes base consommation…
Dans
l’industrie, l’amélioration des
procédés de fabrication est une voie porteuse pour
économiser l’énergie. L’allègement des
véhicules grâce aux nouveaux matériaux, la
recherche de nouvelles motorisations plus sobres permettent de
réduire les consommations. Mais privilégier les
transports en commun et laisser son véhicule au garage reste
encore le meilleur moyen d’économiser du carburant.
Développer les énergies renouvelables.
Eolienne, solaire,
hydraulique, géothermique, biomasse : toutes ces sources
à énergie ne dégagent pas de gaz à effet de
serre. Mais elles ne pèsent aujourd’hui qu’à
hauteur de 14% de la production énergétique mondiale (11%
pour la biomasse). L’Union Européenne s’est
fixé comme objectif de porter à 21% la part des
énergies renouvelables dans sa consommation
d’électricité en 2010, contre 13% en 2000.
Capturer le CO2
Piéger le
CO2 produit par les grandes industries pourrait s’avérer
une piste intéressante pour l’avenir. De nombreuses
recherches sont en cours pour mettre au point des
procédés de capture. Mais ces solutions seront de toute
façon inutiles sans un important effort de maîtrise de
l’énergie dans nos modes de consommation et de production.
Des actions à mener au niveau national et international
La lutte contre le
changement climatique est un enjeu majeur du XXIème
siècle et présenté comme tel par la XIème
conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui
s’est tenue en 2005 à Montréal. La France a fait,
depuis 2001, de la lutte contre l’effet de serre et la
prévention des risques liés au réchauffement
climatique une priorité nationale.
Le protocole de
Kyoto, signé en 1997 a pour objectif de contraindre les pays
industrialisés à réduire leurs émissions de
gaz à effet de serre. Il prévoit, pour la période
2008-2012 que les émissions de gaz à effet de serre
réduisent de 5,2 % par rapport à 1990. Ratifié par
la Russie à la fin de 2004, le Protocole de Kyoto est
entré en vigueur en février 2005.
La France
s’est dotée en 2000 d’un programme National de Lutte
Contre le Changement Climatique devenu Plan Climat en 2004. Ce document
regroupe l’action de tous les secteurs de l’économie
et de la vie quotidienne des Français afin de réduire les
émissions de GES.
En l’absence
d’un changement radical de nos pratiques, les évolutions
climatiques mais aussi énergétiques font converger tous
les modèles de développement vers une véritable
impasse pour la seconde moitié du XXIème siècle.
La conjonction de l’épuisement des ressources
énergétiques fossiles et des conséquences du
réchauffement climatique affecteront sévèrement la
vie des habitants de la Terre. Les possibilités de notre
planète sont finies : il s’agit désormais
d’adapter nos comportements à cette évidence en
réduisant par deux les émissions mondiales actuelles.
Nous en avons encore les moyens. Il est essentiel de mettre en place
immédiatement des actions correctives de modifier nos
comportements et nos modes de vie et de remettre en cause nos
modèles de développement.
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MOTS-CLEFS: ENVIRONNEMENT / CONSTRUCTION / ISOLATION DES BÂTIMENTS/
2008-février / France/Enjeux de la construction/développement durable
Guide Isover de la qualité environnementale des bâtiments-2008-février
communication
interne-bimestriel,tirage: 40000ex.
3630 mots / 23 442 signes
(15,6
feuillets)
par Bruno Cargnelli pour Sequoïa Image Force/Isover
PERSONNES CITEES: (fev 2008)
rapport Stern
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