L'événementiel n°31 - novembre 1993
Bruno Cargnelli (sous pseudonyme Georges Lesage)
Le parrainage va-t-il sauver les cigarettes?
Le parrainage reste au centre de la
politique de communication des marques de tabacs. Malgré des
législations restrictives, il sera maintenu voire
développé.
Les enjeux sont à l'échelle de la planète et les
chiffres parlent d'eux- mêmes : diminution
régulière du nombre de fumeurs américains (moins
2% par an) mais aussi européens. Au premier trimestre 1993, on a
fumé 5 % de cigarettes en moins en France qu'au dernier
trimestre 1992. Les objectifs des fabricants de cigarettes sont donc
simples à énoncer : stabiliser les marchés
traditionnels, et s'implanter sur les seuls marchés porteurs
à l'heure actuelle, à savoir les pays de l'Est et l'Asie.
Comme le résumait Alain Fernandez, PDG de Philip Morris France,
« le défi est de continuer à croître quand
nos principaux marchés sont en régression et qu'on nous
interdit la publicité et le sponsoring. »
Pour ces multinationales de l'agro-alimentaire, le problème se
pose avant tout en termes marketing. Tout a été
essayé et en premier lieu le lancement de nouveaux produits. La
Seita a innové avec les toutes nouvelles Royale aux goûts
pêche-abricot et anis quand, pour compenser l'augmentation des
taxes, Rothman's et Philip Morris inventaient le paquet de vingt-cinq
cigarettes et lançaient deux nouvelles marques : Golden American
et Gold Coast. On parle même, chez Philip Morris, du lancement
d'un produit purement marketing, la Marlboro Express, dont la teneur en
nicotine serait plus importante à l'extrémité de
la cigarette.
Le produit au centre de toutes les préoccupations
En France, on a également baissé le prix de certaines
marques à l'occasion de la première augmentation des
taxes en avril dernier. Mais, constatant l'infidélité des
consommateurs qui délaissaient les marques phares (Marlboro.
Camel, Rothman's) au profit des marques moins prestigieuses mais
meilleur marché, la deuxième augmentation a
été l'occasion de remettre les pendules à l'heure.
Aux États-Unis, où le marché est envahi par les
cigarettes « sans marque », à prix
compétitif, la décision unilatérale de Philip
Morris de diminuer de 20% le prix de ses cigarettes a
déclenché une tempête boursière en avril
dernier. L'action Philip Morris chutait immédiatement de... 22%
entraînant Reynold's, American Brands et même l'Anglais Bat
(British American Tobacco).
Hormis les actions sur les produits et les prix, les fabricants de
cigarettes ont, bien entendu, cherché à mieux
maîtriser la distribution. Les débits de tabac sont le
théâtre d'une véritable guerre de tranchée
qui se déroule à coup de PLV (promotion sur lieu de
vente, autorisée par la loi, tant qu'elle n'est pas visible de
l'extérieur), d'actions de stimulation de force de vente
auprès des débitants ou encore par la vente de produits
pour fumeurs : séries limitées de briquets Philip Morris
illustrés par des artistes (Ben, Klasen, Mesnager), boîtes
d'allumettes avec le message : rouge et blanc + américain +
Formule 1 = ?, boîtes en fer offertes pour l'achat de deux
paquets de Lucky Strike, sacs offerts par la Seita à l'effigie
de ses marques leader, ou encore organisation de concours pour gagner
des stages de FI et des voyages de découverte au Colorado. Mais,
ces techniques promotionnelles ne sont pas suffisantes pour continuer
à faire vivre les mythes que sont devenus le cow-boy (Marlboro),
le dromadaire (Camel) ou le casque ailé dessiné par Jacno
(Gitanes). On assiste donc au développement de campagnes d'image
par le biais des produits et de services dérivés :
Marlboro Classics, (implanté en France depuis 1974), montres et
bottes Camel Trophy, Camel Adventure Land, Marlboro Country Travels,
Peter Stuyvesant Travels, Marlboro Adventure, Produits Alfred
Dunhill... Officiellement, ces sociétés n'ont plus rien
à voir avec l'industrie du tabac et ne peuvent êtres
exploités en France sous ces noms que si elles ont
été créées avant 1990. Mais, sans aucun
doute par le plus grand des hasards, les campagnes d'affichage Marlboro
Classics (sans que le nom de marque n'apparaisse), les spots
cinémas ou les brochures Peter Stuyvesant Travels rappellent
furieusement le territoire de communication de leurs marques d'origine!
Le Comité national de lutte contre le tabagisme (CNCT) ne s'est
d'ailleurs pas trompé et a intenté un procès
à Peter Stuyvesant Travels pour publicité clandestine
pour le tabac et surveille très attentivement la communication
de ces sociétés indépendantes. Mais,
au-delà de ces coups publicitaires qui restent anecdotiques, les
marques doivent entretenir leur territoire par le biais d'actions de
communication fortes et porteuses d'image.
Privés d'outils de communication à destination du public,
les Philip Morris, Reynold's, Seita et autre Bat? Officiellement oui...
en France tout du moins. Mais la réalité est quelque peu
différente. Le récent contrat de partenariat signé
en formule 1 cette année entre l'équipe
William’S Renault Elf et Rothman's, montre bien les limites des
législations nationales.
Les limites d'une loi
En s'impliquant en formule 1 près d'un an après
l'entrée en vigueur de la loi Evin, et alors que des
législations limitatives en termes de sponsoring sont
également appliquées au Royaume-Uni et en Allemagne, le
fabricant de cigarettes, semble sûr de son fait. Les 100 à
120 MF annuels qu'il investira pour les deux saisons à venir ne
seront pas dépensés à la légère.
Chez Rothman's, on compte bien utiliser les treize grands prix.
où la présence des marques est autorisée (donc
excepté l'Angleterre, l'Allemagne et la France, où c'est
interdit~ pour continuer d'être présent en termes de
retombées dans tous les pays, notamment européens,. Le
tribunal de Quimper, qui s'était illustré en
condamnant TFI à verser une amende pour toute apparition
de marques de tabac lors de la retransmission du grand prix d'Australie
1992, ne pourra à l'évidence pas régir le
financement du sport à l'échelle de la planète.
Privés de publicité aux Etats-Unis et dans la
moitié des pays européens, les fabricants de cigarettes
ont ainsi, tout naturellement, investi les sports les plus
internationaux.
L'hégémonie de Marlboro
Les sports mécaniques en premier lieu. Avec un partenaire
incontournable: Philip Morris qui par le biais de ces marques Marlboro
(principalement) et Chesterfield, continue de faire vivre bon nombre
d'écuries. La voile (cf. encadré) et le golf n'ont pas
été oubliés et les marques y sont bien
représentées. Le moins que l'on puisse dire, c'est que
l'application de loi Evin et de ses équivalents européens
n'a pas vraiment bouleversé la stratégie de sponsoring du
groupe Philip Morris. Au-delà de sa présence
incontournable en formule 1. le groupe américain sponsorise
pratiquement tout ce qui roule à deux ou quatre roues.
Marlboro est donc présent en formule 3, en formule 3000, en
motocyclisme (écurie Sito Pons), en rallyes (championnat du
monde) ... On n'oubliera pas. Dans cette liste non exhaustive,
l'engagement en formule lndy, l'équivalent de la FI aux
Etats-Unis. Et lorsque Marlboro n'est pas là, Chesterfield le
remplace avantageusement (en moto cross et supercross), la marque
étant également visible en moto de vitesse (avec
Jean-Michel Bayle), et en formule 1 (écurie Sauber).
Jusqu'à cette saison, Camel n'était pas en reste,
largement visible en F1 sur la William's, mais aussi en rallyes
(écurie Citroën lors du Paris-Dakar).La marque du groupe
Reynold's Tobacco, l'un des plus sévèrement touché
par la crise (des licenciements massifs ont eu lieu aux
États-Unis) réduira son budget sponsoring de façon
drastique pour les saisons à venir. N'avant pas souhaité
ou pas pu répondre à l'offre inflationniste de Rothman's
(près de 120 MF contre environ 80 pour Camel la saison
dernière) le chameau quitte à la fois le cockpit de la
William’S Renault Elf et les flancs de la Benetton Ford, au
profit cette fois d'une autre marque de tabac : Mild Seven, marque du
groupe Japan Tobacco, déjà sponsor avec la marque Cabin
de l'écurie Tyrell. Officiellement, le retrait de Camel est
expliqué par la volonté du groupe Reynold's de
«s'orienter vers des stratégies nationales». Sans
qu'il soit actuellement possible de l'affirmer, la marque Camel devrait
concentrer sa présence dans les rallyes où elle s'est
déjà créé une image forte et continuer
ainsi de développer les synergies autour du Camel Trophy,
manifestation qui lui garantit chaque année de bonnes
retombées rédactionnelles, et reste à la base de
l'ensemble des produits dérivés de la marque (montre,
bottes, etc.). Rothman's est le grand bénéficiaire du
retrait de Camel : en effet, présent dans; le motocyclisme et
les rallyes depuis neuf saisons, Rothmnan's a décidé de
quitter ces sports dont les retombées sont jugées.; trop
aléatoires, trop faibles, et surtout trop ciblées (public
de passionnés) pour bénéficier de l'exposition
médiatique de la FI à l'échelle de la
planète. Présente sur le cockpit des William's et sur
l'aileron arrière (en remplacement de Canon), Rothman's compte
ainsi élargir son audience et tenter de contrer
l'hégémonie de Marlboro. Un enjeu de taille, lorsque l'on
sait que la formule 1 est l'un des sports les plus internationaux et
que l'on n'y est insensible, ni dans les pays de l'Est, ni en Asie.
Il en va de même pour la Seita qui poursuit son partenariat avec
l'écurie Ligier pour un budget estimé à environ 40
MF. Cet engagement reste au centre d'une polémique entre les
représentants du Iobby antitabac, CNCT en tête, et
l'État, actionnaire majoritaire soupçonné de
contrevenir aux lois qu'il a la charge de faire appliquer.
La Seita: une attitude légaliste, un engagement discret... mais efficace
Mais, là encore, les enjeux économiques, sont primordiaux
et il est difficile, quand sonne l'heure de la privatisation, de
supprimer au fabricant national son principal outil de promotion des
Gitanes Blondes et Gauloises Blondes (présentes en motocyclisme)
produits leaders à l'exportation.
Pour l'heure, la Seita a choisi de ne pas jouer avec le feu et applique
la loi à la lettre dans les pays où I'apparition de la
célèbre danseuse est prohibée. Gitanes Blondes
était ainsi totalement absente à Magny Cours, lors du
dernier Grand prix de France de formule 1,
quand d'autres; exploitaient toutes les failles;, tirant
avantageusement parti des possibilités offertes par la
typographie, le code couleur... et le talent des avocats d'affaires.
Camel, Marlboro, Cabin et autres Chesterfield étaient bien
absentes du circuit, mais omniprésentes dans les stands
où se sont déroulées nombre de conférences
de presse. On murmure également que le CNCT a été
passablement excédé par la présence des stands de
distribution de cigarettes CameI et Marlboro sur le circuit, stands
pourtant tout à fait légaux, de même que les
panneaux représentant une formule 1 rouge et blanche
encadrée par deux triangles rouges, commercialisés par la
Foca (organisateur du championnat du monde) judicieusement
placés sur le circuit, et absolument incontournables pour les
réalisateurs de télévision.
Les responsables sponsoring plus créatifs que jamais!
De telles péripéties montrent clairement les
difficultés qu'éprouve le législateur à
maîtriser la créativité débridée des
responsables sponsoring et marketing des marques. Il semble difficile
d'envisager I'interdiction du rouge et blanc, du jaune et du bleu en
compétition. Le développement des chaînes
câblées du type Eurosport ne fait rien pour arranger les
choses. Doit-on, au nom de la santé publique, rétablir
une censure pour empêcher la diffusion, sur le territoire
national par une chaîne par satellite, d'une compétition
automobile ou motocycliste se déroulant en Italie, où la
publicité pour le tabac est certes interdite, mais où le
sponsoring est toléré?Au mois de juin dernier, la marque
Lucky Strike, sponsor terrain de la Copa America de football
(coupe d'Amérique du sud), a ainsi
bénéficié d'une exposition non négligeable
lors de la diffusion des matchs sur le réseau câblé
français. Il en a été de même pour la marque
Ducados en Espagne.Au sein du gouvernement, Michèle
Alliot-Marie en tête, on semble avoir pris la mesure de la
complexité du problème, et certaines déclarations
du ministre de la Jeunesse et des Sports laissent à penser que
l'on ne serait pas hostile à un assouplissement, voire à
une suspension de la loi Évin jusqu'à l'adoption d'une
directive européenne. Et ce, d'autant plus que la mise en place
du fond de compensation pour les sports mécaniques, qui
représente tout de même 450 MF pour cette saison, ne
semble pas avoir été totalement utilisé (voir
encadré).
En ces temps de rigueur budgétaire, cet argument sera sans nul
doute examiné avec grand sérieux. « Sans tabac,
prenons la vie à plein poumon », clamait un slogan du
ministère de la Santé il y a quelques années.
C'était sans doute méconnaître les lois de
financement du sport-business, qui veut que l'air du large ait parfois
un arrière-goût de nicotine. Quant aux F1, elles ne
semblent pas décidées à s'arrêter de
fumer.
Et la culture?
Les belles blondes ne se contentent pas de s'afficher sur la
poitrine d'Ayrton Senna ou d'Alain Prost. Elles donnent
également dans la culture. N'en déplaise au CNCT, elles
se concentrent sur des manifestations touchant sélectivement les
jeunes: musique et cinéma. Le parrainage des concerts de rock ou
jazz par des marques de cigarettes est bien sûr prohibé,
mais rien dans la foi Évin n'interdisait à Rothman's de
mettre en place un stand VIP lors de la dernière édition
des Eurockéennes de Belfort. Lenny Kravitz, Noir Désir,
Chris Isaak et Midnight Oil, invités courtoisement n'ont pas
hésité à venir boire un verre devant des posters
à la gloire de Golden American. Mariboro n'est pas en reste, et
développe le concept de « Marlboro music », ce qui
lui permet par exemple d'être présent sous forme de PLV
chez les buralistes. La Seita, quant à elle, a
préféré s'installer directement dans les bacs des
disquaires en étoffant chaque année une collection de
qualité : Gitanes Jazz.
Dans le domaine des arts plastiques, on notera le succès
remporté par l'ouverture du carré Seita, au siège
de la société et l'exposition de dessins d'Edward Munch.
Succès confirmé également pour l'exposition Image
Gitane lors des dernières rencontres internationales de la
photographie d'Arles, en juillet dernier.
Lorsque les images s'animent, c'est l'affaire de Philip Morris et de
son Club espace cinéma qui propose avant-premières et
autres avantages à ses membres. L'existence du club permet
à la marque d'être présente dans les programmes
gratuits distribués dans les salles et de communiquer autour de
sa carte. En matière culturelle, la palme revient sans doute
à la marque Alfred Dunhill, qui commercialise des articles de
luxe pour fumeurs et qui vise à positionner ses produits comme
des objets d'art à part entière. Il ne faut, bien
entendu, voir là aucun rapport avec le luxueux paquet bordeaux
et or, surtout lorsque l'on sait que le très sélect Club
Alfred Dunhill compte parmi ses membres de nombreux journalistes, et
que la seule condition pour en faire partie est de... faire
connaître Alfred Dunhili.
Voilà qui.explique la parution récente d'un
numéro spécial du Figaro, entièrement
consacré au centenaire de la marque et présentant
avantageusement briquets, pipes et autres symboles «du bon
goût anglais »,
Georges LESAGE
encadré
Le fond « TABAC» DU MINISTERE:
450 MF partis en fumée?
En début de saison, Jean-Marie Ballestre, le patron du sport
automobile français, annonce l'annulation du Grand prix de
France de formule 1, qui doit se dérouler un mois plus tard sur
le circuit de Nevers Magny-Cours. Derrière ce coup de tonnerre,
se cache un autre homme : Bermie Ecclestone, le tout-puissant
président de la Foca, organisateur du championnat du monde de
FI,qui gère les contrats publicitaires au niveau international,
et qui a visiblement décidé d'engager l'épreuve de
force avec le gouvernement françals. Mis au pied du mur, les
politiques, dont Pierre Bérégovoy, décident le
déblocage d'un “Fond tabac“ destiné à
compenser, dans les sports mécaniques
français, le manque à gagner
entraîné par le retrait des fabricants de cigarettes.
Assez arbitrairement, la valeur de ce fond est fixée à
450 MF.Pour les hommes du ministère de la Jeunesse et des Sports
commence alors une véritable course d'obstacles dans l'univers
impitoyable de la course automobile. Les contrats sont gardés
secrets et c'est sans véritable notion des sommes investies
qu'ils doivent faire face à plus de six cents demandes. Au bout
du compte, il apparaît que les sommes engagées par
les fabricants de cigarettes ont souvent été
surestimées. Mieux, dans le temps où le circuit de Magny
Cours bénéficiait d'une subvention de l'État
français, la Foca avait négocié au niveau
international les panneaux qu'elle détient sur chaque circuit
à ... Marlboro. En fin de saison, le bilan semble cependant
plutôt positif pour les pilotes français qui ont
plutôt bien profité de ces fonds, surtout dans les
disciplines moins médiatiques: tous les pilotes français
ont été aidés en F 3000, douze pilotes en F3,
douze autres en formule Renault et formule Ford, sans oublier
l'écurie Larrousse FI, qui avait bien besoin d'un coup de
pouce.Les 450 MF n'auront finalement pas été
dépensés dans leur Intégralité à la
fin de la saison. Mais dans ces temps d'austérité, il y a
fort à parier que ces fonds ne seront pas reconduits
l'année prochaine.D'ici là, la loi Évin aura
peut-être été assouplie, comme le laisse penser
Michèle AIliot-Marie.
Légende photo Merit (groupe Philip Morris) a choisi la voile
comme principal vecteur de communication et compte bien en exploiter
l'impact médiatique.
légende photo
Camel (groupe Reynold's Tobacco) durement touché par la crise, réduira
son budget sponsoring pour les saisons à venir
encadré
Le marché du tabac en France
En 1992, les Gauloises brunes (Seita) restaient les cigarettes les plus
vendues en France. Mais les blondes représentent, et de loin,
l'essentiel du marché. Quatre groupes représentent 85% du
marché. La Seita reste leader avec 42% de parts de marché
(Gauloises : 21%, Gitanes : 9%, Gauloises Blondes : 7,5%, Royale :
4,5%, Gitanes Blondes : 1%), suivie de Philip Morris avec 25.5%
(Marlboro : 19,5%, Philip Morris : 5%, Chesterfield : 0,9%), de
Rothman's qui représente 11,1% (Rothman's : 2,25%, Peter
Stuyvesant 7,8%, Golden American 1,1%) et de Reynold's (Camel) : 6,80%).
encadré 2
Merit a choisi la voile
Sport international par définition, la voile a, comme les sports
mécaniques, fait le plein de sponsors fumants. Parmi les
quatorze bateaux engagés dans la
fameuse Whitbread, qui se
déroule actuellement et jusqu'en juillet 1994, pas moins de
trois engagés portent le nom d'une marque de tabac : il s'agit
de Winston (Rothmar's), Merit et Fortuna (Philip
Morris). On notera surtout Merit qui a choisi ce sport comme principal
vecteur de communication et qui organise également
la Merit Cup. Basée en Suisse, pour le groupe
Philip Morris, il s'agit, officiellement d'une société
à part entière qui n'a aucun lien direct avec la maison
mère. Étrange, tout de même, cette
similitude de logo.Nul doute qu'avec un skipper aussi chevronné
que Pierre Fehlman, Merit ne s'est pas engagé, pour faire
de la figuration. La marque compte bien exploiter l'impact
médiatique d'une course où sont engagées des stars
de la voile. Là encore, il sera difficile pour les tribunaux
français d'empêcher la retransmission d'images
tournées à Punta del Este et retransmises par RTL, la
RAI... ou TF1.